Le dernier caprice du prince met en lumière l'évidence : le hochet laïc qu'il agite est un pur leurre destiné à servir d'abcès de fixation aux querelles qu'il alimente par sa seule énergie dévastatrice. Le symbole est admirable en effet : alors que fait rage le débat sur les limites à fixer entre la foi et la citoyenneté qui sont complémentaires mais pas superposables, on exempte des règles communes, pour des raisons strictement confessionnelles, de futurs appelés à incarner d'une certaine manière l'élite de la nation. .
Voir l'article de Laurent Mauduit
http://www.mediapart.fr/journal/france/110411/grandes-ecoles-le-coup-de-... C'est le bouquet. Il ne me vient pas d'autre apostrophe ou alors plus grossière !
On savait la tentation monarchique. On constate la dérive absolutiste. Il est temps d'y mettre fin d'une manière légale. Car, sauf à ruiner le peu de crédit que conserve dans la population une organisation politique polluée par presque autant de casseroles que de membres dirigeants, ces derniers devraient enfin se poser la bonne question : "Qu'avons-nous fait". Avec l'urgence d'y apporter une réponse appropriée.
La règle laïque, qui depuis plus d'un siècle est venue enrichir la République, est devenue son principe vertébral. L'indispensable soutient à la devise "Libérté, Egalité, Fraternité". Pour invalider la tentative des congrégations religieuses d'instrumentaliser la Loi de 1901, la France s'est dotée d'un instrument de paix civile incontournable.
Ce n'est pas une nouvelle idéologie (n'en déplaise aux tenants de la haine envers les "laïcards"), surtout pas une idéologie anti-religieuse. Elle est l'inverse exact d'un dogme, la garantie de la liberté de conscience. Fille de la raison, elle interdit que les options confessionnelles pèsent sur la vie publique. Elle n'est pas anti-religieuse, mais délibérément anti-cléricale. Elle s'érige en rempart de neutralité absolue contre les influences des religions sur les institutions publiques et, en premier lieu, sur l'Ecole Républicaine puisque cette école est précisément le creuset où se forge la liberté de conscience.
La pensée laïque n'est pas à mettre sur le même plan que les pensées religieuses. Elle mesure, s'interroge et laisse l'individu faire, face aux questions métaphysiques irréductibles à la raison, les choix intimes qui lui apportent les réponses les plus rassurantes.
Il n'est nul besoin de "l'ouvrir", de la "moderniser", voire de lui accoler des adjectifs minorants ou clivants. Elle est la laïcité dont il découle que si la loi doit respecter la foi, la foi ne doit pas dicter la loi.
Et surtout pas la matière clé de la construction républicaine : l'éducation.
Que Nicolas Sarkozy se croit si grand prêtre qu'il puisse à son gré se soustraire aux obligations morales de sa charge est une chose. Que les différents intervenants dans un processus d'exception qu'il décrète lui servent la messe en est une autre. Si personne ne se prête au jeu, ses manoeuvres feront pssschittt. Il en va de la responsabilité de tous ceux qui s'honorent de servir la République.
Concours des "Grandes Ecoles" : la même date, pour tout le monde. Et que les demandeurs de secret, comme de sinistres "Compagnons de Jéhu", se dirigent vers d'autres voies que l'administration de la nation, à quelque niveau, technique ou organisationnel que ce soit. Ils n'ont rien à y faire.